Il fallait avoir une réelle vocation pour faire ce job.
Il fallait avoir une réelle vocation pour faire ce job. :
Correspondant de presse , une véritable vocation.
A mon père, Emile Menu
PLOEGSTEERT: Travailler pour un journal maintenant n'est plus comparable avec l'époque comprenant les années 50, 60, 70, 80 et 90. Dès l'an 2.000 l'on rencontra une formidable évolution, le numérique rendant la vie bien plus facile pour celles et ceux qui avaient la charge d'informer les très nombreux lecteurs de la région.
Par connaissance de cause, je peux parler de mon père, Emile Menu, qui a débuté comme correspondant de presse dans les années 50. Dans ma prime jeunesse je me souviens de lui parce qu'il partait, avec son vélo comme unique moyen de locomotion, chaque samedi et chaque dimanche. On le voyait partir, on ne savait jamais quant il allait rentrer..L'hiver, la pluie, voir même la neige car a cette époque la poudreuse, bien tassée et glissante, était bien présente de décembre jusqu'au mois de février, mais rien ne l'empêchait de partir pour accomplir sa besogne du w-e, tout cela pour informer ses fidèles lecteurs.. D'Houthem a Comines, en passant par Bas- Warneton, Warneton, Le Gheer, le Touquet, Le Bizet et Ploegsteert, peu importe les kilomètres.Il avait la vie dure, mais il tenait le coup. De toute manière, la semaine il avait de l'entraînement,car, toujours avec son vélo, il était collecteur pour le syndicat. Il avait en charge toutes les communes de l'entité. Sa santé en aura pris un vilain coup, car Emile était fort connu et partout ou il allait il devait faire "a la notre" avec les responsables des clubs ou associations.Comme les gendarmes ou les douaniers mon père fréquentait beaucoup les "bistrots" du village. Ces endroits furent de véritables sources d'informations. Il n'y avait pas d'internet mais il y avait les commérages . Il n'y a jamais de fumée sans feu..
Fatigué et usé par son job , mon père s'est éteint en février 1978, il avait eu en décembre 1977 que 56 ans .Son décès est survenu quelques jours avant celui de Claude François.
Juste après, le rédacteur en chef de l'édition de La Voix du Nord d'Armentières, Michel Capelier, me contacta pour me solliciter de prendre le "Job" de mon père. La photo, c'était mon rayon et dès lors j'ai accepté.. Le plus difficile était de réaliser les articles.. Mais avec le temps l'on apprend vite. Le correspondant d'autrefois se chargeait de développer ses films lui-même. Changer régulièrement le révélateur et le fixateur tout en gardant une température constante pour les deux produits qui étaient, il est vrai, très nocifs.
C'était parti pour moi...
En 2003 le numérique est venu nous donner un sacré coup de main. Plus de développement et plus de déplacement pour déposer le courrier a l'agence armentièroise. Quel bonheur !
En 2019 je suis toujours là..
Je tiens à remercier Michel De Witte, qui a été d'abord un collaborateur avec mon père puis avec moi, pour ce magnifique cliché qui reflète tout à fait l'image de mon père durant sa besogne.
Mardi 24 septembre 2019
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